Le président de la République s’est exprimé à l’issue d’une conférence internationale de soutien à l’Ukraine, deux ans après le début de la guerre contre la Russie. « Nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre ». Le président de la République Emmanuel Macron a estimé que l’envoi de troupes occidentales à l’avenir en Ukraine ne peut « être exclu ».
« Il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique rien ne doit être exclu », a déclaré le chef de l’État.
Le président n’a pas souhaité en dire plus sur la position de la France sur cette question, évoquant une « ambiguïté stratégique que j’assume ».
Mais « je n’ai absolument pas dit que la France n’y était pas favorable », a-t-il prévenu. « Je ne lèverai pas l’ambiguïté des débats de ce soir en donnant des noms. Je dis que ça a été évoqué parmi les options », a-t-il ajouté.
Cette option n’avait jusque-là jamais été mentionnée par la France. Interrogé à la sortie de la réunion à l’Élysée, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a lui assuré que cette question de l’envoi de troupes au sol n’avait pas été à l’ordre du jour.
« Beaucoup de gens qui disent ‘Jamais, jamais’ aujourd’hui étaient les mêmes qui disaient ‘Jamais des tanks, jamais des avions, jamais des missiles à longue portée’ il y a deux ans », a néanmoins poursuivi Emmanuel Macron. « Ayons l’humilité de constater qu’on a souvent eu six à douze mois de retard. C’était l’objectif de la discussion de ce soir: tout est possible si c’est utile pour atteindre notre objectif ».
Interrogé mardi matin sur l’antenne de RTL sur le sujet, le Premier ministre Gabriel Attal l’a pour sa part assuré: « on ne peut rien exclure dans une guerre » qui se tient « au cœur de l’Europe. »
« Nous sommes prêts à faire tout ce qui est nécessaire »
Le président français a néanmoins rappelé que les alliés de l’Ukraine n’étaient « pas en guerre avec le peuple russe », mais qu’ils ne voulaient « simplement pas les laisser gagner en Ukraine ».
Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé la création d’une nouvelle coalition dédiée à la livraison de missiles de moyenne et longue portée, sur fond d’inquiétudes ukrainiennes sur le volume comme le calendrier de livraison des munitions déjà prévues.
Interrogé sur la question d’un possible envoi de troupes par un seul pays européen sans l’accord des autres États, le chef de l’État a indiqué que « chaque pays est souverain, sa force armée est souveraine (…) personne ne peut engager un autre pays de faire ce qui lui revient ».