« Une nouvelle ambition se dessine sous l’effet de la crise climatique et des mutations sociales »
L’éveil des consciences autour des préoccupations écologiques, accentué par les différentes vagues de confinement, a bousculé les attentes autour de l’habitat et modifié les représentations sociales qui lui sont associées. « Se loger » demeure une injonction multiple, répondant à la fois à un besoin social vital et à un besoin patrimonial.
Mais cela peut aussi s’apparenter à une expérience de vie dès lors que les logiques fonctionnelles du logement définies par les politiques publiques comme produit technique et structurant du territoire, ou encore comme vecteur de spéculation immobilière, s’estompent au profit d’une approche centrée sur l’importance de « l’habiter », bien souvent portée par des initiatives citoyennes. Mais quelles significations accorder à cette nouvelle ambition ? Peut-elle se concrétiser dans la production du logement ?
Les habitants accordent aujourd’hui plus d’importance au cadre de vie, à la qualité de leur habitat. Ils affirment une volonté de « vivre autrement », dans un logement qui soit porteur de potentialités économiques, mais aussi conviviales et écologiques. Cela ouvre la voie à un regain d’initiatives habitantes : réinvestir la sphère de l’habitat, être acteur de son quotidien, « faire société ». Les projets sur le terrain se fédèrent autour d’associations ou de regroupements de personnes affichant une volonté de recréer un mode de vie, de favoriser le lien social reposant sur une conscience écologique.
En rupture avec les zones d’habitat, tels les espaces pavillonnaires ou les grands ensembles perçus comme des espaces de minimalisme social, les habitants de telles démarches opposent une volonté de fabriquer du commun urbain. Cette recherche de convivialité – fantasmée ou réelle – s’exprime autour de pratiques de coconstruction, de coconception ou de mutualisation, impliquant directement les résidents dans leur aménagement. Elles sont très présentes dans le développement des habitats dits « participatifs », au risque de glisser parfois vers un entre-soi.
Dimension socialisatrice
En lien étroit avec les préoccupations environnementales, les nouvelles réflexions autour du logement s’articulent autour d’expérimentations citoyennes qui prônent un engagement écologique au quotidien. Celui-ci s’exprime autour de la mobilité, des écogestes parfois partagés dans le cadre de groupes restreints…