Elles annoncent leur mise en retrait des Bleues à cinq mois du Mondial 2023
La défenseure emblématique a annoncé sa décision sur les réseaux sociaux, à cinq mois de la compétition majeure. Les raisons sont floues mais beaucoup y voient une conséquence de sa relation avec la sélectionneuse Corinne Diacre.
Les nuages s’amoncellent au-dessus de l’équipe de France de football féminin. Les Bleues viennent de perdre (temporairement ?) un monument : sa capitaine, Wendie Renard, a annoncé vendredi sur ses réseaux sociaux se mettre en retrait de la sélection, à cinq mois de la prochaine Coupe du monde disputée en Australie et en Nouvelle-Zélande (20 juillet-20 août). Les raisons précises de sa décision sont encore floues mais la relation tumultueuse qu’elle entretenait avec la sélectionneuse Corinne Diacre semble avoir eu un rôle prépondérant.
«C’est avec le cœur lourd que je viens par ce message vous informer de ma décision de prendre du recul avec l’Equipe de France. Je ne ferai malheureusement pas cette Coupe du monde dans de telles conditions. Mon visage peut masquer la douleur mais le cœur, lui, souffre… et je n’ai plus envie de souffrir», a déclaré la joueuse de 32 ans, dans un message posté sur Instagram et Twitter. L’annonce intervient quelques jours après que la sélection, emmenée par sa joueuse la plus capée (142 sélections), a remporté le Tournoi de Toulon, une compétition amicale. Wendie Renard avait même trouvé le chemin des filets contre l’Uruguay lors de la victoire 5-1 de son équipe.
Comportement «militaire»
«J’aime la France plus que tout […] mais je ne peux plus cautionner le système actuel bien loin des exigences requises par le plus haut niveau», peut-on également lire sur l’une des publications. Les mots sont forts. Beaucoup ont vu entre les lignes un nouveau chapitre dans sa relation complexe avec la sélectionneuse Corinne Diacre. Cette dernière avait retiré le brassard de capitaine à la martiniquaise à son arrivée en 2017 à la tête de l’équipe de France avant de le lui rendre en septembre 2021.
Ces derniers jours, Renard avait par exemple reconnu qu’il était compliqué de se lancer dans l’expérimentation d’un nouveau système tactique en raison du manque de «temps» en sélection, allant à l’encontre des choix de Corinne Diacre, qui assumait-elle une «revue d’effectif» et des «essais» multiples à quelques mois du Mondial.
Comme une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule, les joueuses du PSG Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani ont annoncé à leur tour mettre «entre parenthèses» leur carrière internationale. L’attaquante du PSG avait, dans, un premier temps, salué le «courage» de sa capitaine sur les réseaux. Sa coéquipière a invoqué «les récents résultats et le management» pour justifier sa décision.
Dans la soirée de vendredi, la FFF a réagi aux mises en retrait de ses trois joueuses en affirmant «qu’aucune individualité n’est au-dessus de l’institution équipe de France». Le comité exécutif de la «3F» doit se réunir le 28 février pour «se saisir de la question».
La sélectionneuse Corinne Diacre est décrite comme intransigeante, ayant un comportement presque «militaire». Une méthode de management qui peut parfois crisper jusqu’à ses joueuses cadres. Depuis sa prise de fonction, de multiples tempêtes sont venues assombrir son bilan. Après une décevante Coupe du monde 2019 à domicile, Corinne Diacre avait critiqué publiquement son attaquante star Eugénie Le Sommer, provoquant de vives tensions en internes. A l’été 2020, la gardienne Sarah Bouhaddi avait annoncé son retrait de l’équipe de France tant que Corinne Diacre était sélectionneuse. Une nouvelle polémique a ensuite éclaté un an plus tard, quand elle a décidé de ne pas sélectionner Amandine Henry, alors capitaine, lors du rassemblement du mois d’octobre. Une nouvelle controverse vient donc bouleverser les plans des Bleues. Peut-être pas la dernière.