Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, André Lange et Jim Phillipoff, membres du Comité Denis Diderot plaident, dans une tribune au « Monde » pour la création, via le satellite Eutelstat, d’un bouquet de chaînes indépendantes russes et internationales russophones.
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La guerre criminelle menée par la Fédération de la Russie contre l’Ukraine, et, de manière plus générale, contre la démocratie, n’est pas seulement une question de tanks, d’avions, de missiles ou même de gaz et de pétrole. C’est aussi une guerre de propagande, faite de désinformation et d’incitation à la haine et au génocide, menée quotidiennement depuis des années par la Russie dans les médias et sur les réseaux sociaux.
La guerre de l’information, théorisée par les stratèges du nouvel impérialisme russe dès les années 1990, se joue sur deux fronts : la propagande intérieure, à destination de la population russe, et la désinformation visant le reste du monde. Pour son travail de désinformation, la Russie utilise tous les canaux possibles : ambassades, réseaux institutionnels d’influence, chaînes de télévision, réseaux sociaux, financement occulte de partis.
Les institutions européennes, les Etats européens, la société civile européenne, les journalistes russes d’opposition établis en Europe élaborent diverses formes de riposte à cette offensive. Les plus significatives sont celles prises par l’Union européenne et plusieurs Etats contre les chaînes russes de propagande et, plus récemment, des groupes russes de médias. La mise en œuvre complète de ces sanctions reste à achever.
Pour répondre au verrouillage de la liberté d’expression
En Russie même, depuis leur arrivée au pouvoir en 2000, Poutine et ses alliés ont verrouillé le système médiatique national : emprise sur les médias d’Etat, prise de contrôle des médias privés par des groupes amis, emprisonnements et assassinats de journalistes. La guerre menée contre l’Ukraine a renforcé cette tendance : les principales ONG de défense des droits de l’homme et les syndicats professionnels de journalistes ont été dissous, l’accès à Internet a été verrouillé.
La promotion de l’agression contre l’Ukraine et celle de la théorie d’une troisième guerre mondiale qu’aurait déclenchée l’Occident sataniste et décadent sont devenues les lieux communs des principales émissions des chaînes de télévision. Pour répondre à ce verrouillage de la liberté d’expression, l’opposition russe, réfugiée à l’étranger, dispose de peu de moyens.