Il est impératif que les victimes en Europe soient dotées d’un corpus légal égalitaire et qu’une politique ambitieuse pour leur accompagnement soit menée, estiment dans une tribune au « Monde » Maryse Le Men, présidente de la fédération France Victimes, et Jérôme Moreau, porte-parole de France Victimes et vice-président de Victim Support Europe.
« Dans l’Europe de demain, il n’y aurait plus besoin de guerriers, plus besoin de diplomates mais besoin de juges », soulevait Sabino Cassese, ancien membre de la Cour constitutionnelle italienne. Et pourtant, à l’heure où les diplomates et les guerriers continuent inlassablement de gouverner, la suprématie du droit et des juges demeure trop faible.
Rares sont ceux qui, en Europe, se souviennent que la criminalité n’a pas de frontière. Réciproquement, les droits des victimes ne devraient pas en avoir non plus. Afin de s’en souvenir et de construire une Europe qui protège, la Journée européenne des victimes existe tous les 22 février depuis 1990. On ne vit pas la même Europe selon le pays où l’on est victime d’un acte répréhensible.
Les droits des victimes sont encore inégaux en fonction des Etats. De manière tout à fait criante, l’Europe compte seulement 9 pays reconnaissant qu’un rapport sexuel non consenti est un viol. Face à ce constat, seule l’aide aux victimes, universelle et accessible à tous, est capable de faire la différence.
L’aide aux victimes est le reflet de toute société
Fondée sur la volonté d’unir ses valeurs, l’Union européenne s’essouffle face à l’individualisme et la division qui restreignent l’influence des institutions et les droits des personnes. Edifice en perpétuelle construction, l’Union européenne doit devenir une chance venant renforcer les droits fondamentaux des personnes.