Le président sénégalais Macky Sall a laissé en suspens la date de la présidentielle qu’il avait précédemment reportée, confirmant toutefois qu’il quitterait son poste comme prévu le 2 avril, que son successeur soit désigné ou non. Au cours d’un entretien avec quelques médias sénégalais, le président Sall, en fonction depuis 2012, a dissipé les incertitudes concernant son départ à la fin de son mandat, mais n’a pas clarifié la date du scrutin, source de tensions politiques sans précédent depuis des décennies dans son pays.
Face aux troubles actuels, il a différé la décision sur la date du scrutin en faveur d’un dialogue qu’il entamera à partir de lundi, exprimant sa volonté d’apaisement. Il a même envisagé la libération possible des deux opposants antisystème, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye. “Pour ce qui est de la date, nous verrons ce que le dialogue proposera”, a-t-il déclaré. “L’élection peut se tenir avant ou après le 2 avril.” Quant à la possibilité qu’elle ait lieu d’ici le 2 avril, il a répondu par la négative. Il a annoncé des discussions pour lundi et mardi, d’abord avec les candidats, puis avec d’autres acteurs politiques et sociaux. “À la sortie du dialogue mardi, nous devons avoir une date”, a-t-il souligné.
Concernant sa propre situation, il a affirmé: “Le 2 avril 2024, ma mission à la tête du Sénégal prend fin”, rejetant fermement les spéculations selon lesquelles il chercherait à se maintenir au pouvoir au-delà de cette date. S’il s’avère impossible d’organiser les élections d’ici le 2 avril, le Conseil constitutionnel prendra les mesures nécessaires, a-t-il précisé. “Il reviendra au Conseil constitutionnel de prendre les décisions qui s’imposent”, a-t-il ajouté.
Le Sénégal, souvent cité en exemple pour sa stabilité politique et ses pratiques démocratiques, bien qu’il ait connu des troubles politiques graves dans le passé, se trouve plongé dans l’incertitude depuis la décision début février du président Sall et de l’Assemblée nationale de reporter l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février au 15 décembre. Ce report, qualifié de “coup d’État constitutionnel” par l’opposition, a suscité une indignation publique et des manifestations qui ont fait quatre morts.