Des parents remboursés mais toujours en colère !
Malgré une série de remboursements opérée en ce début d’année, des parents s’estiment toujours lésés par l’enseigne de puériculture. Cette dernière conteste une nouvelle fois toute accusation d’escroquerie.
D’un côté, il y a le « soulagement » d’être remboursé. De l’autre, il y a de la colère qui reste, et des interrogations. Après de longs mois d’attente, plusieurs parents qui avaient commandé du matériel de puériculture chez Natal Market sans l’avoir reçu ont finalement eu droit à un remboursement, témoignent-ils ce vendredi au Parisien.
Pierre avait ainsi acheté une poussette et une nacelle sur le site de l’enseigne pour la somme de 657 euros en septembre. Après une série de relances, une lettre d’avocat et des passages dans les médias, le père de famille a pu être remboursé à la mi-février.
Même chose pour Jamila, qui avait déboursé près de 400 euros en août, qui a eu droit à un remboursement en février. Patricia, elle, attendait ses 627 euros déboursés en avril : elle a eu son virement le 9 février. « Je leur envoyais des mails tous les jours, je leur mettais une pression pas possible », dit-elle.
En janvier, une quinzaine de clients s’estimant lésés par l’enseigne de puériculture française avaient raconté leurs déboires au Parisien. Certains avaient même perdu jusqu’à près de 1 400 euros en commandant des poussettes de marque Yoyo ou Cybex, en ligne ou en boutique, sans jamais les avoir reçus. Mécontents, ils avaient alors rejoint des dizaines d’autres parents ou futurs parents dans des groupes Facebook et WhatsApp pour envisager une action collective.
Des compensations manquantes
L’action a porté ses fruits : après des mois d’appels, d’e-mails de relance, et surtout plusieurs articles de presse, des remboursements ont afflué en ce mois de février, à en croire les messages de parents sur les groupes en question.
Ils « ont tous été remboursés ou livrés », assure Gwenaëlle Mountary, gérante de l’enseigne, qui n’est cependant pas en mesure de chiffrer le total de personnes concernées. « J’ai voulu aller jusqu’au bout, tenir mes engagements, et ne pas passer par une liquidation judiciaire. J’aurais pu choisir la facilité et faire ça », ajoute-t-elle.
« C’est un soulagement d’être remboursé », confie Pierre, de son côté. Mais il a ses réserves : le Code de la consommation, rappelle-t-il, indique qu’en cas de retard de remboursement, la somme rendue doit être majorée de 10 à 50 %. Or, les personnes remboursées n’ont pas eu droit à ce surplus de compensation. « On aimerait que la loi s’applique », glisse Pierre. Interrogée sur son engagement à fournir ces majorations, Gwenaëlle Mountary n’a pas souhaité répondre.
« Qu’ont-ils fait avec notre argent ? »
Bien que remboursés, certains clients lésés par Natal Market se disent toujours en colère. Car pour eux, il y a eu, a minima, une tentative d’escroquerie dans cette histoire – accusation fermement rejetée par Gwenaelle Mountary. « Dans le groupe, beaucoup ont peur que ça puisse recommencer, qu’il y ait d’autres victimes de ce stress », témoigne Jamila. Elle avait déposé une plainte visant les dirigeants de Natal Market, mais compte la retirer. « Ça m’a usée, je n’ai pas la force de prendre un avocat. »
Pierre, lui, ne compte pas lâcher l’affaire. « J’aimerais que la justice agisse, que nos plaintes ne soient pas classées sans suite, qu’il n’y ait pas d’autres affaires où des personnes puissent être escroquées », témoigne-t-il. Et s’interroge : « Qu’ont-ils fait avec notre argent pendant tous ces mois ? » D’autres clients avaient, comme lui, porté plainte pour escroquerie, et attendent encore des nouvelles à ce sujet. Selon RMC, une enquête a par ailleurs été ouverte par le parquet de Paris pour « pratiques commerciales trompeuses » à l’encontre de l’entreprise, dès le mois d’octobre 2022.
Du côté de Natal Market, qui avait, un temps, fermé ses boutiques, l’activité va bientôt reprendre. « Certaines boutiques qui n’ont pas été cédées vont rouvrir, notamment celle du XVe arrondissement de Paris », indique Gwenaëlle Mountary, sans préciser de date. « Je réadapte mon concept », justifie-t-elle. Elle promet, également, qu’il y aura « toujours » des poussettes Cybex et Babyzen dans ses rayons.