Alors que la sortie de l’hiver approche et que les stocks européens sont encore bien remplis, la pression décroît, observe Laurence Girard, journaliste au « Monde ».
Il y a un an, le gaz était sous pression maximale. L’invasion de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine faisait s’affoler les compteurs. Déjà sous tension à la fin de 2021, avec la relance de l’économie post-Covid-19, le prix du gaz explosait sous le feu de la mitraille russe.
L’assaut militaire propulsait aussi pétrole, charbon et blé vers les sommets, au moment précis où s’ouvraient à Paris les portes du Salon de l’agriculture, ce qui faisait souffler un vent d’inquiétude dans les allées des halls d’exposition. Le président de la République, Emmanuel Macron, soucieux de rassurer, annonçait alors un « plan de résilience » pour « bâtir des boucliers » contre les hausses de coûts attendues sur l’énergie, les engrais et l’aliment du bétail.
Un an plus tard, samedi 25 février, veaux, vaches, cochons, ovins et lapins étaient à nouveau en vitrine de la plus grande ferme de France, porte de Versailles. Et Ovalie, la vache égérie, choisie pour sa photogénie, est bien arrivée dans la capitale. Seules les poules, confinées, n’ont pas eu de bon de sortie.
Les agriculteurs, dans leur ensemble, sont plutôt rassérénés. L’année 2022, inespérée pour les céréaliers, a également été meilleure pour les éleveurs. La hausse des cours du blé, du sucre, du lait, du beurre, du colza comme de la viande leur a été profitable. Et la pénurie d’engrais, un épouvantail un temps agité, n’a pas eu lieu.
Comment se profile 2023 ? A l’heure de la livraison des premiers concombres de l’année, Jean-Pierre La Noë, président de l’AOP,
Tomates et Concombres de France, est plutôt soulagé au vu de l’évolution récente des prix de l’énergie. « Sur le marché spot, le mégawattheure se négocie à 46 euros contre 130 euros il y a un an », affirme-t-il. Il a même culminé à 340 euros en août 2022.
Economies d’énergie
Alors que la sortie de l’hiver approche et que les stocks européens sont encore bien remplis, la pression décroît. Le prix du gaz se liquéfie, même s’il reste sensible à l’évolution du mercure. Le coup de froid actuel a fait repasser le cours du gaz naturel européen TTF…