La justice espagnole enquête sur plusieurs millions d’euros versés par le club catalan à un dirigeant de la fédération de football, chargé de désigner les arbitres des matches.
Jusqu’à mercredi, José Maria Enriquez Negreira était un parfait inconnu. Ces derniers jours, il est devenu en Espagne le sujet de conversation numéro 1 et ne quitte plus la une des médias. Selon un flot de révélations, cet ancien responsable de la commission des arbitres de la Fédération espagnole de foot (RFEF) a reçu de fortes sommes du FC Barcelone pour, vraisemblablement, désigner des arbitres agréés par le club blaugrana. Un service rétribué à hauteur de 6,5 millions d’euros sur une vingtaine d’années.
L’affaire Negreira, qui indigne les Espagnols, vient contredire un narratif sans cesse répété depuis l’époque de la dictature de Franco : les Barcelonais se posent en perpétuelles victimes du centralisme madrilène. Le scandale est même parvenu au sommet de l’Etat. «Nous allons attendre que les organes chargés de la bonne gouvernance du championnat fassent la lumière sur cette situation», a commenté Pedro Sánchez, le président du gouvernement, vendredi après-midi depuis la Slovénie.
Irrégularités fiscales
Tout a débuté mercredi, quand la radio Cadena Ser a révélé que le parquet de Barcelone enquêtait depuis plusieurs mois sur l’entreprise de José Maria Enriquez Negreira, ancien arbitre de première division puis numéro 2 du Comité technique arbitral (CTA) de la fédération, qui aurait perçu, entre 2016 et 2018, 1,4 million d’euros du FC Barcelone. C’est le fisc qui, détectant des irrégularités dans les comptes de l’entreprise, a transmis le dossier aux…