Le guitariste de blues et chanteur Eric Bibb a quitté les États-Unis pour la France il y a 50 ans. Mais il continue de conter l’histoire de son pays natal, et le racisme qui le traverse.
Eric Bibb est un déraciné. Il a quitté son pays il y a 50 ans. Ne supportant plus les États-Unis, il débarque à Paris à 19 ans, sans un sou mais avec sa guitare. “J’ai gagné ma vie en faisant la manche dans le métro parisien. La vie en Amérique était trop stressante, le racisme était trop intense. Martin Luther King a été assassiné, et le mouvement pour les droits civiques s’écroulait. J’avais besoin d’un changement”, se rappelle-t-il.
Malgré sa nouvelle vie en Europe, Eric Bibb garde en tête le traumatisme de la ségrégation. De ces histoires d’enfances terribles, il a tiré des chansons de blues, et notamment “Rosewood”, qui évoque le massacre raciste d’une communauté en Floride. “Je suis un raconteur d’histoires, j’aime écrire des chansons. J’aime distraire, et j’aime aussi aider les gens à comprendre où nous en sommes dans la société”, explique celui qui aime se décrire comme un musicien historien.